FR
Il serait erroné, sans doute, de concevoir les œuvres sur papier d’Eva Evrard sous l’angle traditionnel de la composition vouée à la recherche d’un équilibre formel. Au contraire, Eva Evrard utilise ces espaces pour décomposer et escamoter les pièces constitutives du sujet, en particulier le corps. En rompant l’équilibre formel de ce dernier, Eva Evrard interrompt également sa reconnaissance. Un autre ordre émerge, fondé non plus sur la reconnaissance de l’individualité en tant qu’ensemble, mais sur la possession de mêmes signes hyperspécifiques : empreintes digitales, empreintes rétinienne, etc.
Ne reste du corps que des signes réduits, en abstraction de la per- sonne. A travers la déconstruction du corps, c’est donc un ordre totalitaire qui émerge, Eva Evrard explorant cette fois les conséquences politiques du rapport à la forme, ou comment le corps et sa réduction formelle sont aujourd’hui devenus un espace de lutte et de contrôle.
EN
It would be mistaken to approach Evrard’s works on paper using the traditional prism of composition where the artist strives to achieve formal balance. On the contrary, Eva Evrard uses these spaces to decompose and dismantle her subject, particularly the body. By breaking up the formal equilibrium of the latter, Evrard also interrupts the process of its recognition. A new order emerges, which is not based on the recognition of individuality as a whole, but on the possession of similar, hyperspecific signs (digital prints, retinal imprints).The body is reduced to minimal signs, the person abstracted.
Through the deconstruction of the body, it is therefore a totalitarian order that arises, as Evrard this time explores the political consequences of our relationship to form or, in other words, how the body and its for- mal reduction have now become spaces for struggle and control.
Hadelin Feront